La vérité sur le Hamas et ses « idiots utiles »

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Michaël Prazan, enquêteur implacable des complicités occidentales face au projet totalitaire du Hamas

Le livre de Michaël Prazan, La vérité sur le Hamas et ses « idiots utiles », s’ouvre sur une évidence souvent tue par crainte de troubler l’ordre moral dominant : derrière les slogans de solidarité pro-palestinienne ou les récits simplistes qui opposent oppresseurs et opprimés, se cache une réalité bien plus sombre. Le Hamas, loin d’être un mouvement de libération ou une résistance légitime, incarne une idéologie totalitaire, théocratique et jihadiste. Ce groupe ne fait pas que rejeter Israël : il rejette aussi tout ce que représente la démocratie, la liberté individuelle et l’égalité des sexes. Pourtant, il prospère grâce à des alliés insoupçonnés, qu’il serait plus juste d’appeler des complices inconscients, ces fameux « idiots utiles » qu’analyse Michaël Prazan.

L’objectif de l’ouvrage est clair : démonter les mécanismes qui permettent au Hamas de manipuler l’opinion publique mondiale et de trouver des relais en Occident. Qu’il s’agisse d’élites universitaires aveuglées par une idéologie anticolonialiste, de militants séduits par un antisionisme virulent ou de politiques soucieux de ménager leur électorat, ces figures servent, souvent à leur insu, un projet qui les dépasse. Ce projet, loin de se limiter à Gaza ou à la Palestine, s’inscrit dans une dynamique plus large d’expansion de l’islamisme politique.

Le Hamas est né en 1987, dans le sillage de la première Intifada. À ses débuts, il se présentait comme une organisation sociale et religieuse, se démarquant par une rhétorique anti-israélienne et un discours ancré dans l’idéologie des Frères musulmans. Mais dès la publication de sa charte fondatrice en 1988, sa véritable nature est apparue. Ce document, imprégné d’antisémitisme et d’un messianisme guerrier, affirme que la destruction d’Israël est une obligation religieuse. Il ne s’agit pas simplement de revendiquer un État palestinien : le Hamas ambitionne de remplacer l’ensemble des structures politiques par un État islamique régi par la charia.

Le Hamas est avant tout un projet totalitaire, masqué sous les habits d’une lutte de libération.

Le jihad, pour le Hamas, est à la fois une méthode et un idéal. À travers son système éducatif, ses mosquées et ses camps d’entraînement, il endoctrine les jeunes générations, en leur apprenant à considérer la violence non comme une nécessité temporaire, mais comme une vertu en soi. Cette culture de la haine, documentée par de nombreux observateurs, s’étend bien au-delà des frontières de Gaza. Elle influence également des diasporas palestiniennes et musulmanes dans le monde entier, transformant le conflit israélo-palestinien en une bataille idéologique globale.

Mais ce qui rend cette stratégie particulièrement efficace, c’est sa capacité à trouver des relais en Occident. Michaël Prazan analyse avec précision comment l’image du Hamas a été « adoucie » par certains médias et intellectuels européens. Ceux-ci, souvent animés par une volonté sincère de défendre les droits des Palestiniens, en viennent à nier ou à minimiser les aspects les plus problématiques de l’organisation. Ce déni, qu’il soit volontaire ou inconscient, contribue à brouiller les lignes et à affaiblir toute critique légitime.

Ce brouillage des repères s’accompagne d’un phénomène plus inquiétant : la montée d’un antisémitisme décomplexé, souvent déguisé en antisionisme. Dans de nombreuses manifestations pro-palestiniennes, en France ou ailleurs, les slogans dépassent largement la critique politique pour s’aventurer sur le terrain de la haine. Des appels explicites à la destruction d’Israël côtoient des références à des stéréotypes antisémites séculaires. Le drame, c’est que ces dérives ne suscitent que rarement des condamnations fermes. Au contraire, elles trouvent souvent des excuses, au nom d’une lecture simpliste qui oppose un Israël tout-puissant à des Palestiniens opprimés.

Cette lecture manichéenne est au cœur du problème. Elle occulte non seulement les crimes du Hamas, mais aussi la complexité du conflit. Car au-delà de l’occupation israélienne, il existe une réalité que beaucoup refusent de voir : celle de la répression exercée par le Hamas sur sa propre population. À Gaza, les opposants politiques, les femmes et les minorités subissent une double peine. D’un côté, ils sont victimes de la pauvreté et de l’enfermement ; de l’autre, ils sont soumis à un régime qui ne tolère aucune dissidence.

Pourtant, cette réalité ne transparaît que rarement dans les récits médiatiques. Michaël Prazan souligne l’importance de cette dissonance cognitive. En choisissant de mettre l’accent sur les souffrances des Palestiniens sans jamais interroger les responsabilités internes, les médias contribuent à renforcer l’image d’un Hamas légitime. Pire, ils renforcent un discours qui finit par se retourner contre les principes mêmes qu’ils prétendent défendre, comme l’égalité des sexes ou la liberté d’expression.

Les ‘idiots utiles’ ne réalisent pas qu’en légitimant le Hamas, ils participent à la destruction des valeurs démocratiques.

L’auteur consacre également un chapitre à l’analyse des « idiots utiles » qui, en Europe, relaient la propagande du Hamas. Parmi eux, il distingue trois profils principaux.

Le premier est celui de l’intellectuel ou de l’universitaire, souvent issu de la gauche radicale, qui voit dans le Hamas un symbole de résistance au néocolonialisme. Pour ces penseurs, le conflit israélo-palestinien est avant tout une métaphore des luttes contre l’impérialisme occidental. Cette vision, héritée des mouvements tiers-mondistes des années 1960, repose sur une idéalisation de la cause palestinienne qui ignore totalement la dimension islamiste du Hamas.

Le deuxième profil est celui du militant associatif ou politique, qui, par pragmatisme ou par cynisme, choisit de s’allier à des acteurs proches du Hamas. En France, cette stratégie est particulièrement visible chez certains partis politiques qui, dans l’espoir de séduire un électorat musulman, n’hésitent pas à flirter avec des organisations islamistes. Ce clientélisme, dénoncé par Michaël Prazan, constitue une trahison des valeurs républicaines.

L’Europe, paralysée par la culpabilité postcoloniale, s’avère incapable de nommer l’islamisme comme une menace.

Enfin, il y a le rôle des médias et des influenceurs culturels, qui contribuent à façonner l’opinion publique. En adoptant une posture faussement neutre, voire complaisante, ces acteurs jouent un rôle clé dans la diffusion d’un discours qui légitime indirectement le Hamas.

Le livre de Michaël Prazan ne se limite pas à une critique des élites occidentales. Il propose également des pistes pour sortir de cette impasse. L’une des premières étapes, selon lui, consiste à rétablir une lecture objective et équilibrée du conflit. Cela implique de reconnaître la responsabilité du Hamas dans la tragédie palestinienne, sans pour autant nier les torts d’Israël.

Une autre priorité est de renforcer la vigilance face à la montée de l’islamisme en Europe. Cela passe par une dénonciation claire de toutes les formes de complaisance, qu’elles soient politiques, médiatiques ou associatives. Il est également essentiel de réaffirmer les principes républicains, en refusant toute tentative de les subordonner à des revendications identitaires.

Enfin, Michaël Prazan appelle à un sursaut moral. Car derrière les débats géopolitiques, c’est avant tout une question de valeurs. Soutenir le Hamas, même indirectement, ce n’est pas seulement trahir les Palestiniens : c’est trahir l’humanité tout entière.

***Les journalistes d’EnAlerte.fr utilisent un nom d’emprunt et une image générée par IA pour préserver leur confidentialité et garantir leur liberté d’expression.***
Jeanne Martin
Jeanne Martin
Jeanne Martin, 42 ans, est fonctionnaire en préfecture à Tours. Attachée aux valeurs républicaines et confrontée aux réalités du terrain, elle a rejoint EnAlerte.fr pour donner une voix à ceux qui se sentent oubliés. Avec une plume analytique et engagée, Jeanne écrit pour éclairer les défis sociétaux avec pragmatisme et justesse.

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