Quand la censure des mots fabrique le naufrage intellectuel

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Le mal français porte un nom : la censure des mots. On ne débat plus du réel, on exécute les messagers. Le crime impardonnable n’est plus l’incompétence, l’impuissance ou le renoncement, mais l’emploi d’un mot jugé politiquement contaminé. Ainsi, « submersion » est devenu un terme interdit. Non pas parce qu’il serait faux – les enquêtes d’opinion confirment que 70 % des Français le ressentent –, mais parce qu’il a été utilisé par les mauvaises personnes. Voilà le drame de notre époque : la vérité dépend désormais de celui qui la prononce.

Quand le pouvoir ne peut plus masquer l’échec de ses politiques, il interdit simplement d’en parler.

Cette police du langage a un but évident : tuer dans l’œuf toute réflexion qui pourrait troubler le ronron idéologique imposé par les arbitres autoproclamés du « bien ». Le mécanisme est rodé : un mot est employé, la cléricature médiatique hurle à la faute, le mot est ostracisé, et le sujet qu’il désigne devient tabou. Dès lors, quiconque s’avise de l’utiliser se retrouve cloué au pilori, soupçonné d’accointances coupables. On ne combat plus une idée par une meilleure idée, on la délégitime en criminalisant son lexique.

Le stratagème est d’une efficacité redoutable. Les débats ne portent plus sur l’explosion migratoire, sur le séparatisme grandissant ou sur l’effondrement de l’intégration, mais sur le champ lexical à adopter pour en parler sans risquer l’opprobre. Pire encore : celui qui se risque à utiliser les mots exacts se retrouve accusé d’être lui-même un problème, au lieu d’être écouté sur celui qu’il dénonce. Nommer, c’est déjà transgresser.

Dans ce climat d’hystérie contrôlée, une bourde sémantique devient un crime de lèse-majesté. François Bayrou parle de « sentiment de subversion » au lieu de « sentiment de submersion » ? Six jours de polémiques. Dans le même temps, un pogrom d’ampleur se déroule en Israël, et la machine médiatique expédie l’affaire en quatre heures de bruit avant de passer à autre chose. Voilà la hiérarchie des priorités.

L’Assemblée nationale n’est plus qu’un aquarium de poissons rouges agités, claquant leurs mâchoires pour s’indigner du dernier « dérapage » supposé. On ne débat plus, on traque la faute. La France crève d’une immigration incontrôlée qui fracture son identité, mais qu’importe : l’essentiel est de savoir si le mot utilisé pour la décrire est conforme au dogme. Cette tragi-comédie sémantique sert un objectif clair : occulter la catastrophe en cours et neutraliser ceux qui tentent d’en faire le constat.

Un peuple qui ne peut plus dire ce qu’il voit est condamné à subir ce qu’il redoute.

Le paradoxe est glaçant : 70 % des Français disent ressentir une « submersion », mais il leur est interdit de l’exprimer. Le réel devient une faute morale, le sentiment populaire est déclaré illégitime, la colère du peuple est assimilée à une dérive. À ce rythme, bientôt, les statistiques elles-mêmes seront jugées fascistes.

Car derrière la querelle des mots, il y a un refus obstiné de voir ce qui crève les yeux. Cette « submersion » que l’on ne doit pas nommer, c’est celle de quartiers où l’on n’entend plus parler français, celle d’une immigration qui ne se contente plus d’être un fait mais devient un projet politique de remplacement culturel, celle d’un séparatisme qui ne dit pas son nom mais impose ses lois. Et quand le malheureux qui ose le constater l’exprime, il est immédiatement renvoyé au banc des infréquentables.

On pourrait rire de cette infantilisation du débat si elle n’avait pas des conséquences dramatiques. Car à force d’interdire aux Français de parler de leur propre angoisse, on prépare des lendemains explosifs. Une société qui se refuse à nommer ses maux n’a d’autre avenir que l’explosion de ces derniers. On croyait naïvement que le progrès passait par la liberté d’expression, on découvre qu’il passe désormais par la répression du vocabulaire.

Le véritable enjeu n’est pas lexical, il est politique. Derrière la mise au ban de certains mots se cache la soumission à une idéologie qui impose un récit factice, niant l’évidence et disqualifiant ceux qui la perçoivent. On ne débat plus de l’immigration, de son ampleur et de ses conséquences, parce que débattre supposerait d’admettre qu’il y a un problème. On ne questionne plus le séparatisme islamique parce que le simple fait d’y faire allusion entraîne l’accusation de « racisme ».

Et pourtant, les faits sont là, brutaux, indiscutables. Ce n’est pas l’immigration en soi qui pose problème, c’est une immigration qui, loin d’être assimilée, rejette l’identité du pays qui l’accueille. Il ne s’agit pas de « peur de l’autre », mais du rejet d’un modèle où une part croissante de la population refuse la culture, les valeurs et l’histoire du pays dans lequel elle s’installe.

Ce refus d’affronter la vérité conduit à une double impasse : une fracture politique d’un côté, une frustration populaire de l’autre. Quand un peuple est empêché de dire ce qu’il vit, il finit toujours par l’exprimer autrement, souvent dans la brutalité. Croire que l’on peut bâillonner une nation sans en payer le prix est une illusion dangereuse. L’Histoire regorge d’exemples où le déni des élites a conduit à la colère des peuples.

C’est ici que réside l’aberration ultime de cette époque : l’idée même qu’il puisse y avoir un débat sur ces sujets est disqualifiée d’avance. Pourtant, chacun sait ce qui se joue. Chacun sait que l’immigration massive, si elle n’est pas contrôlée, finit par emporter les peuples et les nations. Chacun sait que certains quartiers sont devenus des enclaves étrangères, où l’autorité de l’État est inexistante. Chacun sait que ceux qui n’adhèrent pas à la religion du multiculturalisme obligatoire risquent l’ostracisme.

Mais puisqu’il est interdit de le dire, alors on se tait. Et le silence devient la seule réponse permise à la catastrophe en cours.

On peut censurer les mots, mais pas la réalité. Elle finit toujours par s’imposer, brutalement.

Il viendra pourtant un temps où ce mur du mensonge se fissurera. L’interdiction des mots n’a jamais empêché la réalité de s’imposer. On aura beau traquer le vocabulaire « dévoyé », multiplier les fatwas médiatiques contre les réfractaires, le réel finira par reprendre ses droits. Parce qu’un pays ne peut pas survivre en mentant à son propre peuple. Parce qu’une civilisation ne peut pas perdurer en censurant ceux qui veulent la défendre.

La question est de savoir si, quand ce réveil surviendra, il ne sera pas trop tard.

***Les journalistes d’EnAlerte.fr utilisent un nom d’emprunt et une image générée par IA pour préserver leur confidentialité et garantir leur liberté d’expression.***
Doron Parker
Doron Parker
Doron Parker, 53 ans, vit à Lyon et occupe un poste à responsabilités dans une grande entreprise industrielle. Malgré un emploi du temps chargé, il a fondé EnAlerte.fr pour offrir une plateforme citoyenne où les idées et les opinions peuvent s’exprimer sans crainte de la doxa dominante.

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