Un bilan calamiteux ? Le mot est faible. Depuis 2017, la France a avancé comme un funambule ivre sur un fil de dettes, oscillant entre la grandiloquence présidentielle et le vide abyssal des résultats. La natalité s’effondre, les PME trépassent, l’hôpital agonise et la dette galope comme un cheval lancé au triple galop vers un précipice. Mais rassurez-vous, le budget de l’Élysée a, lui, bien prospéré. Il faut bien entretenir le palais pendant que la France se délite.
La Macronie, c’est l’art de repeindre les murs d’un immeuble en flammes en expliquant que l’incendie est une opportunité.
L’économie ressemble à une voiture lancée contre un mur, sauf qu’ici, on appuie encore plus fort sur l’accélérateur. 3 303 milliards d’euros de dette publique, un déficit qui enfle comme une grenouille sous stéroïdes, et une croissance anémique qui peine à suivre celle d’une Allemagne pourtant en crise. Voilà le chef-d’œuvre de la start-up nation : un pays où même l’échec se gère en open-space avec des post-it colorés. Et pendant ce temps, on nous serine que « tout va bien », que c’est « la faute au contexte international », et que, bien sûr, il faut continuer dans la même direction.
La diplomatie macronienne ? Un chef-d’œuvre de renoncement. On s’est retirés d’Afrique en laissant derrière nous le chaos, nos « alliés » nous regardent comme un figurant encombrant, et quand notre président tente un dialogue, c’est souvent pour se voir claquer la porte au nez. Son aura ? Un feu de Bengale qui crépite un instant et s’éteint sous la pluie des réalités diplomatiques.
Sur le front intérieur, la France s’ensauvage à un rythme qui ferait pâlir un scénariste de film post-apocalyptique. La criminalité grimpe, l’antisémitisme resurgit des bas-fonds de l’histoire, et on voudrait nous faire croire que tout cela n’est qu’un sentiment ? Comme si l’insécurité pouvait être balayée d’un revers de main rhétorique. Mais au fond, peut-on en vouloir à un gouvernement qui considère les statistiques comme une matière malléable, un peu comme du chewing-gum idéologique ?
Pendant ce temps, le pouvoir continue son petit théâtre de l’absurde. On organise de grandes conférences sur l’avenir du pays, où des experts alignent des PowerPoint aux couleurs chatoyantes, expliquant que si la France souffre, c’est parce qu’elle ne croit pas assez aux vertus du progrès. Une vision digne d’une secte où le dogme prime sur la réalité, où les faits s’adaptent aux discours et non l’inverse.
L’État, lui, compense sa faiblesse par une bureaucratie obèse, tentant de masquer son impuissance sous des couches de formulaires kafkaïens. Les petites entreprises croulent sous les normes, les citoyens sous les taxes, mais le logiciel macronien continue de tourner en boucle : promettre, oublier, recommencer.
Et pourtant, malgré ce marasme, Emmanuel Macron continue de séduire. On le dit charmant, captivant, capable de désarmer ses interlocuteurs par un sourire. Dommage que cette séduction n’ait aucun effet sur le réel. Le peuple, lui, ne tombe plus sous le charme. À force de promesses non tenues, de contorsions politiques et de décisions absurdes, la magie a laissé place à l’agacement, puis à la colère.
En Macronie, l’illusion est plus importante que le résultat : quand l’économie coule, on fait des infographies colorées pour expliquer qu’elle flotte.
Car au fond, dans cette République en perdition, il reste encore quelques voix pour rappeler l’évidence : gouverner, ce n’est pas séduire, c’est agir. Mais dans la Macronie, agir signifie avant tout communiquer. Et quand la réalité contredit le discours, c’est la réalité qui a tort. Après tout, ce ne sont pas les chiffres qui gouvernent, mais la perception que l’on en donne.