Donald Trump, stratège brutal face à une Europe qui choisit l’aveuglement

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À l’heure où l’Europe s’enlise dans ses dogmes économiques et écologiques, Donald Trump avance à pas sûrs. Derrière ses coups de menton et son discours rugueux, une stratégie claire : faire des États-Unis un pôle d’attraction économique redoutable. L’Europe, elle, continue d’ignorer ses propres failles et s’acharne à guérir le malade en le privant d’oxygène.

« On peut aimer ou détester Trump, mais il agit. » Cette phrase, souvent entendue sur les plateaux télé, dit tout de l’époque. Elle reflète une désorientation politique où le cynisme remplace la stratégie, mais elle traduit aussi, dans le cas précis, une réalité qui dérange : pendant que l’Europe se débat dans ses contradictions, Donald Trump, lui, avance.

Ce n’est pas la brutalité de Trump qui est inquiétante, c’est le confort que nous avons dans notre propre aveuglement.

Il avance non pas comme un idéologue mais comme un pragmatique. Non pas dans un souci d’équilibre international, mais avec une volonté ferme de servir les intérêts américains, et les siens par ricochet. Ce faisant, il révèle par contraste la faiblesse stratégique de l’Union européenne : lente, divisée, pétrifiée par ses normes.

Sur trente ans, le PIB américain a doublé (110 % de croissance hors inflation), quand celui de la France ou de la zone euro stagne péniblement autour de 55 %. Une différence qui n’est pas conjoncturelle mais structurelle. Elle dit l’attractivité d’un modèle, la vigueur d’un système économique capable de se renouveler, contre une vieille Europe arc-boutée sur ses principes désuets.

Nous creusons notre tombe à la petite cuillère, pendant que d’autres bâtissent des empires à coup de marteau.

À cette divergence structurelle s’ajoute une asymétrie commerciale criante : les exportations françaises vers les États-Unis représentent 3 % du PIB français. Celles des États-Unis vers la France ? À peine 0,2 %. Autant dire que les mesures protectionnistes imposées par Trump, notamment les droits de douane de 20 %, pèsent lourd pour la France, et bien peu pour les États-Unis. C’est David contre Goliath, mais sans fronde ni caillou.

La fiscalité incarne un autre gouffre stratégique. Quand Trump baisse massivement les impôts sur les entreprises pour attirer l’investissement — ambitionnant un taux à 15 % —, la France hausse les siens. L’entrepreneur, pragmatique, regarde où placer son capital. Et il fuit là où l’on le tond pour aller là où on le dorlote. Le dogmatisme fiscal européen se heurte à la réalité : les capitaux n’ont ni patrie ni mémoire.

Pendant ce temps, l’Europe, comme une vieille dame digne mais fatiguée, se regarde dans le miroir de ses valeurs. Elle y voit sa vertu écologique, ses ambitions égalitaristes, sa morale budgétaire. Mais la vertu sans puissance devient vanité. Et la vanité précède la chute.

Le contraste est saisissant : d’un côté, un Trump décrié mais efficace, qui applique ses promesses électorales à la lettre — quitte à bousculer. De l’autre, une Europe qui disserte, régule, encadre… et s’effondre. Le chômage augmente, les défaillances d’entreprises explosent, l’inflation revient — surtout sur l’alimentaire — et on fait mine de ne pas voir.

On commente avec fracas les décisions de Trump, on le caricature volontiers. Mais pendant ce temps, on oublie de regarder chez nous. Le mal n’est pas à Washington : il est à Paris, à Berlin, à Bruxelles. Il se niche dans notre incapacité à produire de la croissance, à innover hors subvention, à faire rêver nos peuples autrement qu’avec des slogans climatiques creux.

La politique européenne, c’est celle du déni : celle qui « préfère mourir guérie », selon l’ironie cruelle mais lucide de certains analystes. En choisissant l’écologie punitive, les normes toujours plus asphyxiantes, la moralisation de l’économie à marche forcée, on finit par sacrifier la compétitivité sur l’autel de l’idéologie.

Il est temps que l’Europe comprenne que la morale n’est pas une politique, et que la vertu sans puissance est une illusion dangereuse.

Les États-Unis ne sont pas sans défauts. Mais au moins savent-ils pourquoi ils se battent. Ils veulent l’emploi, la croissance, la richesse. Et ils se donnent les moyens de les atteindre, quitte à en choquer quelques-uns. L’Europe, elle, s’efforce d’être irréprochable… dans un monde de loups.

***Les journalistes d’EnAlerte.fr utilisent un nom d’emprunt et une image générée par IA pour préserver leur confidentialité et garantir leur liberté d’expression.***
Jeanne Martin
Jeanne Martin
Jeanne Martin, 42 ans, est fonctionnaire en préfecture à Tours. Attachée aux valeurs républicaines et confrontée aux réalités du terrain, elle a rejoint EnAlerte.fr pour donner une voix à ceux qui se sentent oubliés. Avec une plume analytique et engagée, Jeanne écrit pour éclairer les défis sociétaux avec pragmatisme et justesse.

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