Face à l’Empire des Narcos : Une loi ne Suffit pas pour Restaurer l’Autorité de l’État

Date:

Quand les fusils d’assaut résonnent dans les rues de Marseille ou de Nîmes, ce n’est plus seulement une alerte sécuritaire. C’est un aveu de faillite. Une démonstration de force du crime organisé, plus structuré, plus déterminé, et désormais mieux armé que nombre d’agents publics chargés de le combattre. L’adoption d’une énième loi contre le narcotrafic ? C’est un début, sans doute. Mais ce serait une erreur tragique que d’y voir autre chose qu’un cautère sur une jambe de bois, dans un État devenu trop hésitant à exercer pleinement son autorité.


On ne restaure pas l’ordre public avec des promesses, mais avec une volonté politique claire et des actes fermes.

Cette loi, certes bien intentionnée, ne touche qu’à la surface du mal. Ce n’est pas d’un ajustement législatif dont la France a besoin, mais d’un sursaut civilisationnel. Les cités où prospère la vente de stupéfiants ne sont pas seulement des zones de non-droit : elles sont devenues les avant-postes d’un contre-modèle de société, structuré par l’argent facile, la violence comme norme, et l’hostilité aux lois communes comme ethos. La République y recule, pas à pas, depuis des décennies, et il serait temps de le reconnaître franchement.

Il faut cesser de faire semblant. Le narcotrafic n’est pas un simple problème policier. Il est le symptôme d’un effondrement beaucoup plus large : celui de l’autorité, de la transmission, de la cohésion. Une jeunesse sacrifiée entre les slogans compassionnels et les renoncements successifs. Que fait l’école républicaine ? Que transmettent les institutions ? À quoi peut rêver un adolescent qui voit son grand frère empocher des billets de 50 euros pour un simple guet-apens, pendant que son professeur se bat pour une heure de cours non perturbée ?

Le trafic prospère sur les ruines de l’école, sur les débris de la justice, sur le silence des élites.

Il n’est pas question ici de sombrer dans un catastrophisme facile. Mais de nommer les choses. Et les faits sont têtus : des pans entiers de territoire sont minés par une économie parallèle qui fonctionne en circuit fermé, avec sa propre hiérarchie, ses propres règles, ses propres codes. Une économie qui se nourrit aussi de notre faiblesse migratoire : le contrôle des frontières est devenu un souvenir, et l’illusion d’un accueil universel se fracasse sur la réalité d’un communautarisme mafieux.

Ce que révèle cette prolifération de la drogue, c’est la perte d’une autorité verticale. Non pas celle d’un État autoritaire, mais celle d’un État qui protège, qui instruit, qui corrige. Or, depuis des années, la France hésite entre la complaisance et la sidération. Elle n’ose plus punir, elle n’ose plus expulser, elle n’ose plus même nommer les responsables. Ce ne sont pas les jeunes « paumés » les vrais coupables : ce sont ceux qui, au sommet, ont rendu leur dérive possible en supprimant les repères, en sabordant la méritocratie, en affaiblissant les figures d’autorité.

Le trafic de stupéfiants prospère aussi grâce à une impunité judiciaire sidérante. On emprisonne des adolescents pour des jets de projectiles sur un CRS, mais on laisse en liberté des trafiquants notoires sous prétexte de « suivi socio-judiciaire ». La peine n’a plus de sens, ni pour les délinquants, ni pour la société. Elle ne fait plus peur, elle ne répare rien, elle ne redresse personne. Ce que la République punit avec vigueur, ce sont les écarts de langage. Les écarts de comportement ? Ils sont excusés, justifiés, psychologisés.

Un pays qui abdique sa justice au nom du relativisme n’aura bientôt plus que la loi du plus fort à opposer à la loi du caïd.

Et que dire du rôle des parents, des éducateurs, des associations, souvent impuissants ou complices ? Le communautarisme toxique, cette épidémie idéologique que l’on ne veut pas nommer, verrouille les esprits et empêche toute forme de responsabilisation. Il y a là un déni que seule une politique audacieuse pourrait lever : remettre du français, de l’histoire, de la nation dans les cœurs et les têtes. Ce n’est pas un luxe intellectuel, c’est une urgence stratégique.

Car il ne s’agit pas seulement de lutter contre la drogue. Il s’agit de sauver une génération, de redonner un sens à l’idée même de société. De rappeler que la République n’est pas une formule creuse, mais un pacte de droits et de devoirs. Un pacte dont l’État doit être le garant sans trembler. Restaurer les frontières, contrôler l’immigration, expulser les criminels étrangers, armer réellement les forces de l’ordre, recruter massivement dans l’éducation nationale pour casser l’isolement des enseignants, réinvestir dans la culture populaire : voilà le plan Marshall qu’il faudrait.

On n’aura pas la paix sociale par des subventions culturelles ou des projets de quartier. On aura la paix sociale si l’ordre est rétabli. Si les territoires sont reconquis, au sens le plus noble du terme : par la justice, l’école, la culture, le travail. Et non plus par des marchands de mort et des kalachnikovs.

La France ne tient plus ses murs. Elle colmate, elle temporise, elle ferme les yeux. Il est temps qu’elle se redresse, qu’elle réapprenne à dire non, à punir, à transmettre, à récompenser. Sinon, ce n’est pas une guerre contre la drogue que nous perdrons. C’est la guerre contre nous-mêmes.

***Les journalistes d’EnAlerte.fr utilisent un nom d’emprunt et une image générée par IA pour préserver leur confidentialité et garantir leur liberté d’expression.***
Amine Belhadj
Amine Belhadj
Infirmier dans un hôpital public de Marseille, Amine Belhadj, 35 ans, jongle entre des journées éreintantes et sa passion pour l’écriture. Il rejoint EnAlerte.fr pour donner une voix à ceux qui subissent les conséquences des décisions prises sans jamais être consultés. Amine croit profondément à l’importance de rendre visibles les réalités quotidiennes de millions de Français.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Recevoir nos actualités

spot_img

Les plus lus

Ces articles pourraient aussi vous intéresser
Related

Frères Musulmans : interdits là-bas, influents ici

En Jordanie, pays de sable et de sabres, où...

Trump, mode d’emploi pour la droite française

Il est des anniversaires qu'on commémore avec ferveur, d'autres...

Quand la fac pense en meute : la fin du débat, le règne du dogme

De Strasbourg à Lyon, les scènes de censure et...

Enlevé par l’Algérie en plein Paris : l’affaire Amir DZ que la France tait

En France, pays théoriquement souverain, l’on peut donc désormais...