Il aura suffi d’un cyclone pour révéler l’abîme dans lequel sombre Mayotte, ce département français oublié. Alors que Chido a dévasté l’île, les images de chaos et de détresse rappellent un pays en guerre. Pourtant, Mayotte, c’est la France. Ce cyclone n’a pas seulement frappé des terres, il a emporté avec lui les illusions sur les politiques publiques qui prétendaient répondre aux défis de cette île. Le résultat ? Une désolation qui n’a rien de naturel. L’échec est humain, politique, administratif.
Mayotte, terre des promesses non tenues, se trouve aujourd’hui à genoux. Mais peut-on se contenter de blâmer le cyclone ? Chido n’est qu’un accélérateur d’une crise déjà ancienne. À travers l’abandon de Mayotte, on peut voir les prémices de ce qui guette la métropole, si le délitement de l’État se poursuit. L’insécurité, les bidonvilles insalubres, l’effondrement des services publics : tout ce que Mayotte endure, la France commence à le vivre. Là-bas, c’est en pire, mais ici, c’est déjà là.
Le poids écrasant de l’immigration incontrôlée
Depuis des années, Mayotte est le point de rencontre d’un drame géopolitique : l’afflux massif de migrants, en grande partie en provenance des Comores. Ceux qui fuient la misère rêvent de s’installer sur ce bout de terre française. Les chiffres sont glaçants : 48 % de la population mahoraise n’est pas née sur le territoire. Les bidonvilles se multiplient, et avec eux, la pauvreté et l’insalubrité. Chaque rafale de vent du cyclone Chido a balayé ces abris de fortune, révélant une misère criante. Et que fait l’État ? Il condamne du bout des lèvres, enchaîne les déclarations compassionnelles tout en restant paralysé.
L’immigration à Mayotte, c’est l’échec criant d’un humanisme de pacotille. Ceux qui, au nom de grands principes, refusent de démanteler les bidonvilles ou de contrôler les flux migratoires n’ont rien résolu. Pire, ils ont accru la misère et semé les graines de la violence. À force de fermer les yeux, Mayotte est devenue une poudrière. Macron, au pouvoir depuis des années, n’a pas pris la mesure de cette tragédie. François Bayrou, fraîchement nommé Premier ministre, est resté à Pau pour présider un conseil municipal. Ce manque de considération est proprement indigne.
L’indignation sélective et l’opportunisme politique
Les réactions des politiques face au cyclone Chido ont été à la hauteur de leur inconséquence habituelle. Jean-Luc Mélenchon, prompt à dénoncer, a immédiatement transformé la catastrophe en outil de communication, surfant sur le malheur des Mahorais. LFI, si prompte à s’insurger contre « l’instrumentalisation » des drames, a ici montré son double standard. Une tartufferie de plus dans une classe politique déjà discréditée.
Dans la réalité, cette catastrophe dépasse les clivages politiques. Les solutions d’urgence ne peuvent se contenter de mots. Pourtant, le cynisme reste de mise. Pendant que les Mahorais cherchent désespérément à se relever, les grandes déclarations s’enchaînent sur les plateaux télévisés. Mais sur le terrain, l’État est absent.
L’abandon d’une France périphérique
Le cyclone Chido est aussi révélateur d’un processus plus large : l’abandon des territoires périphériques. À Mayotte, cet abandon est spectaculaire. Le système éducatif est en ruine, les hôpitaux surchargés, les forces de l’ordre débordées. Et en métropole ? La situation suit une trajectoire inquiétante. Les services publics s’effondrent, les zones de non-droit prolifèrent, et l’État semble incapable de rétablir une autorité minimale.
Mayotte est une France miniature où les problèmes sont exacerbés : l’ensauvagement, l’immigration incontrôlée, le déclin des institutions. Les Mahorais vivent ce que de nombreux Français redoutent pour demain. Ce n’est pas un avertissement. C’est un constat.
Une urgence nationale et des responsabilités politiques
Le dénouement du cyclone Chido ne sera pas seulement météorologique. Il pose la question du rôle de l’État dans ses territoires les plus vulnérables. Pourquoi les infrastructures ne sont-elles pas adaptées aux risques climatiques ? Pourquoi les bidonvilles continuent-ils d’être tolérés ? Pourquoi les moyens de secours sont-ils si dérisoires ?
Pour répondre à ces questions, il faudra plus que des promesses. Il faudra un sursaut national, une prise de conscience collective. Et cela commence par arrêter de considérer Mayotte comme une périphérie lointaine. Cette île est un miroir de la France. Ce qui s’y joue aujourd’hui pourrait bien être notre quotidien demain.