On croyait la recherche scientifique vouée à des quêtes nobles : explorer les confins de l’univers, sauver des vies avec des vaccins révolutionnaires, ou peut-être, soyons fous, ralentir la fonte des glaciers. Mais non. En France, la science a d’autres priorités : créer une application pour quitter un réseau social. Oui, vous avez bien lu. Le CNRS, cet auguste temple de la recherche, a décidé de plonger dans la mêlée numérique avec HelloQuitteX, une merveille technologique destinée à aider les âmes sensibles à migrer de X (anciennement Twitter) vers des pâturages numériques plus progressistes comme Mastodon ou BlueSky. Une sorte de canot de sauvetage pour esprits éclairés.
L’art de viser à côté de la cible
Imaginez la scène. Dans un laboratoire sobrement éclairé, des chercheurs discutent des grands enjeux de notre époque :
— « Lutter contre le cancer ? »
— « Trop ambitieux. »
— « Inventer une IA capable d’aider les élèves en difficulté ? »
— « Pas assez woke. »
— « Créer une appli pour fuir Elon Musk ? »
— « Génie. Subventionnez-moi ça ! »
Ainsi est née HelloQuitteX, fruit d’une réflexion où « solution » rime avec « déconnexion ». Car selon ses créateurs, X est devenu le repaire du mal absolu, un lieu de prolifération de contenus haineux et de pensées répréhensibles. L’idée ? Offrir une porte de sortie aux utilisateurs désireux d’échapper aux griffes numériques de Musk, ce méchant milliardaire qui, rappelons-le, a commis l’irréparable : racheter un réseau social et y autoriser la liberté d’expression (ou presque).
La French Tech, version club Med
Bien sûr, il est fascinant de constater que la France, incapable de produire un géant technologique digne de ce nom, excelle dans l’art de fuir ceux des autres. C’est comme si un marathonien, n’ayant jamais gagné une course, se spécialisait dans les abandons stylés. Pendant que d’autres pays développent des plateformes qui transforment le monde, nous créons des applications pour les quitter. Quel panache !
Et ne croyez pas que cette initiative soit le fruit d’un hobby de chercheurs oisifs. Non, HelloQuitteX porte fièrement le logo du CNRS, cette institution née en 1939 pour, entre autres, défendre l’indépendance scientifique dans un contexte de tensions géopolitiques. Ironique, non ? À l’époque, on étudiait les sciences pour renforcer la nation. Aujourd’hui, on les utilise pour inciter les citoyens à boycotter un réseau social américain jugé trop peu conforme aux goûts de l’élite urbaine progressiste.
Militance en blouse blanche
Mais pourquoi s’arrêter là ? Si le CNRS a décidé de faire de la politique, qu’il le fasse à fond. Pourquoi ne pas lancer une campagne contre TikTok, cette usine à chorégraphies débiles et à influenceurs douteux ? Ah, mais non, là-bas, les contenus haineux ne semblent pas poser problème, sans doute parce que l’application appartient à un gouvernement plus proche du progressisme que du capitalisme débridé d’Elon Musk.
David Chavalarias, le mathématicien derrière cette brillante idée, déclare modestement que HelloQuitteX est une « issue de secours pour la démocratie ». Rien que ça. On pourrait presque croire qu’il a inventé un vaccin universel contre la connerie humaine. Mais non, son chef-d’œuvre se limite à vous aider à transférer vos données d’un réseau à l’autre, tout en affichant votre vertu à la face du monde.
L’art du scandale subventionné
Le plus beau dans cette histoire, c’est que tout cela est financé par l’argent du contribuable. Ces mêmes contribuables qui, entre deux fins de mois difficiles, apprécieront sans doute que leurs impôts servent à créer des gadgets numériques pour satisfaire les lubies partisanes de quelques chercheurs. Après tout, quoi de plus naturel que d’utiliser des moyens publics pour développer des outils au service d’une idéologie particulière ?
On pourrait se demander si le CNRS ne devrait pas réorienter ses priorités. Pourquoi s’arrêter à une application ? Avec un tel budget et autant de temps libre, pourquoi ne pas inventer des cours en ligne sur « comment fuir tout ce qui déplaît à l’élite bien-pensante » ? Ou encore, une application pour s’excuser automatiquement sur les réseaux sociaux dès qu’on a osé penser à contre-courant. Une niche à explorer, sans doute.
Pendant ce temps, les laboratoires manquent de moyens pour financer des recherches médicales ou technologiques ambitieuses, mais qu’importe. Il semble que le progrès scientifique soit passé au second plan, supplanté par une quête quasi mystique pour purifier l’espace numérique. Une sorte de mission divine où les chercheurs troquent leurs blouses blanches contre des pancartes militantes, tout en continuant de percevoir des subventions publiques.
La vraie question reste la suivante : où s’arrêtera cette dérive ? Si chaque institution publique se met à orienter ses travaux en fonction des tendances idéologiques du moment, il ne restera bientôt plus qu’à privatiser la science. Après tout, l’objectivité est une denrée rare, et visiblement, elle ne se finance plus avec nos impôts.
Un CNRS à la dérive ?
Le CNRS, autrefois bastion de la neutralité scientifique, semble désormais contaminé par les maux de notre époque : la confusion des genres entre savoir et militantisme. On ne compte plus les fois où l’institution a pris des positions idéologiques, comme lors de la polémique sur l’islamo-gauchisme à l’université. Ce glissement progressif de la recherche vers la politique est préoccupant, surtout quand on considère les sommes colossales en jeu : 3,8 milliards d’euros de budget annuel et 33 000 fonctionnaires, dont 11 000 chercheurs.
Avec de tels moyens, on pourrait espérer des avancées scientifiques majeures. Mais non, la priorité semble être de flatter les lubies d’une élite urbaine déconnectée des réalités du monde. Une élite qui, paradoxalement, ne se plaint jamais des contenus haineux sur d’autres plateformes, tant que celles-ci restent en ligne avec sa vision du monde.
Le progrès à reculons
HelloQuitteX, c’est la quintessence de la modernité française : beaucoup de bruit pour rien. Une application qui illustre à merveille notre capacité à brasser de l’air tout en nous félicitant pour notre génie. Ce n’est pas une révolution, c’est un rétropédalage.
Finalement, ce n’est pas tant la prolifération de contenus haineux qui menace notre démocratie, mais bien celle d’idées creuses habillées en grandes causes. Peut-être serait-il temps de rappeler au CNRS sa mission première : explorer les étoiles, pas les caprices des réseaux sociaux. Mais bon, rêver d’une recherche scientifique ambitieuse et neutre, n’est-ce pas là la véritable utopie ?