Ce pays est en train de devenir une parodie sinistre de lui-même. Une députée de la majorité présidentielle, Priscillia Tevenaux, voit sa famille menacée de mort après un tweet incendiaire de Rima Hassan. Une députée de la République, élue pour représenter le peuple, cible de cette folie haineuse qui gangrène chaque jour davantage le débat public. L’affaire aurait dû provoquer un tollé unanime, une condamnation sans ambiguïté de tous les partis. Mais non, en lieu et place d’un sursaut républicain, nous avons droit à l’habituel exercice d’acrobatie langagière de La France Insoumise : esquives, relativisations et, bien sûr, accusations d’instrumentalisation.
D’un côté, une députée menacée de mort. De l’autre, des élus qui détournent le regard.
D’un côté, une députée subit une campagne de harcèlement immonde. De l’autre, ceux qui l’ont alimentée prétendent n’avoir rien vu, rien dit, rien fait. Cette hypocrisie crasse est devenue une méthode de gouvernance à part entière chez LFI : on jette l’allumette sur l’essence et on feint la surprise quand tout s’embrase. Pire encore, ils osent dénoncer une « exploitation » politique, comme si une élue qui refuse de se taire face à des menaces était la véritable coupable de l’histoire. Le tour de passe-passe est tellement grossier qu’il en devient grotesque.
Mais cette fois, l’affaire va plus loin. Les menaces ne sont pas de simples insultes en ligne, elles sont explicites, barbares, d’une violence que seule la haine la plus radicale peut produire. Elles visent une femme, une mère, une famille. Elles transpirent cette volonté de terroriser, de faire taire, de soumettre. Et c’est là que réside le cœur du scandale : il existe aujourd’hui un climat où l’on peut menacer de mort une députée de la République en toute impunité. Un climat où certains élus, par leurs silences complices ou leurs indignations à géométrie variable, participent à l’installation de ce règne de la peur.
On jette l’allumette sur l’essence et on feint la surprise quand tout s’embrase.
Il faut être naïf, ou complice, pour ne pas voir la mécanique à l’œuvre. Depuis des mois, LFI joue une partition dangereuse : surenchère victimaire, complaisance avec les pires extrémistes, banalisation des discours de haine sous couvert d’engagement militant. Rima Hassan, dont les prises de position radicales étaient connues bien avant son investiture, n’est que l’illustration parfaite d’un parti qui a choisi son camp. Elle n’est pas un accident, elle est un symptôme. Une élue qui alimente un climat de tension extrême, puis s’étonne que certains passent à l’acte.
Bruno Retailleau a eu le courage de dire ce que beaucoup pensent tout bas : cette mouvance politique est devenue un refuge pour les esprits les plus haineux. Ceux qui appellent à la violence et ceux qui la justifient trouvent toujours chez LFI une oreille bienveillante, voire un tremplin électoral. Pendant que leurs députés s’indignent pour la moindre critique, leurs soutiens les plus zélés vomissent des menaces de mort en toute tranquillité. Et il faudrait croire qu’ils n’y sont pour rien ?
La violence politique ne s’arrête jamais d’elle-même. Elle ne connaît qu’une seule réponse : la résistance sans compromis.
Mais il y a plus grave encore. L’absence de réaction médiatique digne de ce nom. Imaginons une seconde l’inverse : une députée LFI menacée de mort suite à un tweet d’un élu de droite. Tous les plateaux de télévision, tous les éditorialistes, tous les commentateurs de salon crieraient au scandale. On exigerait des sanctions, des excuses publiques, des condamnations fermes. Mais lorsque c’est une députée de la majorité qui est visée, le silence est assourdissant. À croire que certaines vies valent plus que d’autres sur l’échelle de l’indignation médiatique.
Ne nous y trompons pas : ce qui se joue ici dépasse largement cette affaire. Nous sommes face à une tentative assumée d’imposer un climat de terreur politique. De faire comprendre à ceux qui osent contredire la doxa radicale qu’ils le paieront cher. Que leurs familles ne seront pas épargnées. Que l’espace du débat républicain appartient désormais à ceux qui crient le plus fort, menacent le plus violemment, intimident le plus efficacement.
Il est plus que temps que la République reprenne ses droits.
Face à cela, la seule réponse possible est la fermeté. Ne plus tolérer les demi-mesures, les esquives et les petits arrangements avec la barbarie. Nommer les responsables, pointer du doigt ceux qui, par leurs mots ou leurs silences, encouragent cette escalade. Car ce n’est pas seulement une députée qui est visée, c’est l’ensemble de ceux qui refusent de se soumettre à cette violence idéologique.
À force de fermer les yeux, de minimiser, de banaliser, une partie de la classe politique et médiatique est en train de préparer le terrain au pire. L’histoire nous enseigne que la violence politique ne s’arrête jamais d’elle-même. Elle ne connaît qu’une seule réponse : la résistance sans compromis. Il est plus que temps que la République reprenne ses droits.