Blanc, hétéro, Français : nouvelle trinité du bouc émissaire moderne

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À Crépol, on a poignardé un jeune garçon parce qu’il avait osé exister au mauvais endroit, au mauvais moment, avec la mauvaise couleur de peau. L’agression est double : physique d’abord, symbolique ensuite. Car dans le procès-verbal de gendarmerie, on lit ces mots : « On va planter du Blanc ». Et pourtant, il semble que ces propos n’aient pas vocation à entrer dans la case du racisme — du moins pas celui que la pensée dominante autorise. Pourquoi ? Parce qu’en France, selon les prêtres d’une nouvelle inquisitoire postcoloniale, seuls les Blancs peuvent être racistes. Les autres n’ont droit qu’à la colère, à la réaction, à la légitime défense mémorielle.

À Crépol, on tue en criant « on va planter du blanc », mais le racisme n’est pas reconnu. Jusqu’où ira le déni ?

Sophie Prima, porte-parole du gouvernement, en témoigne malgré elle. Lorsqu’elle affirme, dans une confession sincère, avoir entendu sa fille traitée de « sale Blanche » au lycée, la France militante s’étrangle… non pas de honte, mais de scepticisme. Ce qu’elle décrit, ce que des milliers d’autres Français vivent, serait un fantasme d’extrême droite. Un hoax social, un complot réactionnaire.

Il faudrait le dire clairement : le racisme antiblanc existe. Il est tangible, visible, vérifiable. Il se manifeste dans les insultes, dans certaines agressions, dans l’ambiance délétère de quartiers où le jeune Français de souche devient minoritaire, puis suspect, puis cible. Mais cette réalité dérange. Elle entre en contradiction avec la grande narration culpabilisante imposée par la gauche universitaire depuis les années 1980.

Cette narration repose sur un postulat simple : le racisme n’est pas une haine de l’autre fondée sur la couleur de peau — non, cela serait trop évident. Il est un outil du pouvoir blanc. Il est systémique, institutionnel, historiquement enraciné dans l’expansion européenne post-1492. Ainsi, seul le Blanc, porteur génétique de la domination, peut être véritablement raciste. Les autres — Africains, Maghrébins, Asiatiques — en seraient exclus par essence, car exclus du pouvoir.

Le racisme n’a pas de couleur. Seuls les aveugles idéologiques en doutent encore.

Cette idéologie absurde, mais hégémonique dans les cercles universitaires, a produit une inversion de la morale. L’injure raciale « sale Blanc » devient alors un acte de résistance. Le ressentiment identitaire se mue en légitime défense. « On va planter du Blanc », entendu à Crépol, ne serait plus qu’une parole de souffrance — celle des descendants des colonisés, qu’on doit comprendre, excuser, voire célébrer.

Cette vision fait fi de la réalité concrète : dans les écoles, les lycées, les transports, les services publics, des Français sont aujourd’hui victimes non pas d’un pouvoir qu’ils n’ont jamais exercé, mais d’une haine ethnique dissimulée sous les oripeaux de la justice sociale. Quand la discrimination positive est institutionnalisée, quand certains postes sont réservés à des candidats « issus de la diversité », comment nier que le Blanc devient, lui aussi, un objet de relégation ?

La loi française, pourtant, se veut aveugle à la couleur. Mais dans les faits, elle détourne le regard dès que le racisme change de direction. Le sociologue qui ose parler de racisme antiblanc est sommé de se justifier. Le journaliste qui l’évoque est soupçonné de pactiser avec la bête immonde. Et le citoyen qui en est victime est invité à se taire, au nom du passé, de l’histoire, de la colonisation.

Ce silence coupable est dangereux. Il nourrit les frustrations, creuse les fractures, légitime les extrêmes. En niant le racisme antiblanc, on trahit l’universalité de l’antiracisme. On crée un racisme à deux vitesses, une hiérarchie des souffrances, une vision communautariste et partiale du vivre-ensemble.

Quand l’antiracisme devient à géométrie variable, il trahit son propre principe.

Comme l’écrivait Pascal Bruckner : « L’antiracisme est devenu le cache-sexe du nouveau racisme ». Celui qui n’ose pas dire son nom, parce qu’il a changé de camp. Il est temps d’abandonner ces grilles de lecture obsolètes. Le racisme ne s’adosse pas à une couleur, mais à une intention. Il ne naît pas d’un privilège, mais d’une haine. Il ne frappe pas toujours du haut vers le bas : il peut aussi venir des marges, des cités, des ghettos, des revanches identitaires.

À Crépol, la justice devra faire son travail. Mais le politique, lui, ne pourra plus reculer. Ce que révèle cette affaire, au-delà de l’horreur du crime, c’est l’impasse d’un antiracisme sélectif, d’une République qui refuse de protéger tous ses enfants de la même manière.

Faut-il attendre une nouvelle tragédie, un drame encore plus spectaculaire, pour que le mot « racisme » s’applique enfin à toutes les victimes, quelle que soit leur couleur ? Ou continuera-t-on, comme dans tant d’affaires précédentes, à nier l’évidence au nom d’un combat dévoyé ?

Les faits sont têtus. Et la vérité finit toujours par revenir à la surface. Même lorsque la bien-pensance tente de la noyer.

***Les journalistes d’EnAlerte.fr utilisent un nom d’emprunt et une image générée par IA pour préserver leur confidentialité et garantir leur liberté d’expression.***
Sophie Morel
Sophie Morel
Sophie Morel, 45 ans, est une commerçante passionnée installée en Bourgogne. Entre ses échanges avec ses clients et ses réflexions personnelles, elle a rejoint EnAlerte.fr pour défendre une France authentique, loin des clichés et des discours simplistes, mais proche des réalités de terrain.

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